
iuo
|






|
Les moulins dans les campagnes
Les moulins avaient une importance primordiale dans la vie des campagnes car ils étaient liés au grain, au blé, au pain et donc à la vie de l’homme et des animaux. Tous, riches et pauvres se rendaient au moulin. Ainsi le meunier connaissait tout le monde et le moulin était un lieu social. Le meunier se payait en nature, prélevant sur le grain qu’on lui amenait une certaine partie. (1/16ème légalement).
Les seigneurs et les ecclésiastiques étaient les seuls à posséder le privilège de la banalité au Moyen Age. Les habitants de chaque seigneurie en payant un impôt -la Coutume- étaient obligés d’aller moudre au "moulin banal" sous peine d’emprisonnement ou d’amendes. Ils ne pouvaient donc choisir où aller moudre leur grain.
En 1789, la Révolution abolit les privilèges, et chacun eut le droit de construire et d’exploiter son propre moulin. Ainsi, sur chaque coteau plusieurs moulins furent construits.

Déjà à la fin du XIXème siècle, les installations électriques ou à vapeur, de meilleur rendement, ont fait aux moulins à eau et à vent une concurrence déloyale. Après la première guerre mondiale, les minoteries mirent fin à l’exploitation des moulins.
Les meuniers détruisirent ou reconvertirent leurs moulins en bâtiments à usage agricole. Les paysans achetèrent des moulins électriques qui leur permettaient de moudre chez eux le grain pour les bêtes.
Les moulins en Charentes Les moulins à eau
Les moulins en Charentes ressemblent aux moulins méridionaux : toits de tuiles creuses, fenêtres d’étages étroites, lucarnes de grenier carrées. Il semble que l’emploi de la roue verticale à aubes étroites ait été généralisé.
Les roues étaient actionnées dans leur partie inférieure par une faible chute donnée par un barrage transversal, alimenté par un bief d’adduction.
Les moulins à eau étaient particulièrement utilisés en Charente, du fait de la présence d'eau en abondance. Chaque moulin disposait de sa meule pour broyer les noix et en tirer de l’huile.
Les moulins à vent
En Charente-Maritime, 2000 moulins à vent existaient au début du 19ème siècle. Les taxes sur les moulins conduisirent les propriétaires à les déclarer comme ruinés, puis à les détruire.
A Saint Maurice Selon l’ouvrage "Les moulins à vent" (voir bibliographie), on compte sur les cadastres entre 1800 et 1850 neuf moulins à vent à Saint Maurice de Tavernole. Selon Gérard Cochefer (bulletin municipal de Saint Maurice), on comptait en tout 14 moulins (eau et vent) lors de la mise en place du plan cadastral en 1810 (pour les propriétaires sucessifs des moulins de Saint Maurice, voir le bulletin municipal de la commune). Aujourd’hui, subsitent trois moulins à eau et un moulin à vent.
Le moulin à eau de la Grave
XVII et XIXème siècles : usage : production de farine, d’huile de noix, utilisation par les sergers (fabricants de toile de laine) et les blanchers (tanneurs de peau de mouton) de Jonzac et des alentours. Ils étaient équipés de foulons.
Deux unités de meunerie se cotoyaient dans le même bâtiment. Une partie du moulin n’existe plus, ayant été détruite (cessation d’activité en 1889). Le lieu-dit de la Grave est totalement inhabité aujourd'hui.
Les moulins de Billoneau
Deux moulins sur le même site, dont on peut encore observer les vestiges. Une des entrées a conservé sa porte en bois clouté. Deux grandes roues étaient abritées par un vaste bâtiment.
En 1810, deux propriétaires se partageaient les bâtiments : M. Marraud et M. Bouchet. Les moulins furent démantelés en partie en 1884 et en 1893. Une partie du moulin vient d'être vendue pour en faire une résidence secondaire, ce qui permettra de réhabiliter le bâtiment.
Le moulin neuf
C’est un des plus anciens moulins de la commune. C’était aussi l’un des plus importants. Certains bâtiments ont disparu. Le moulin était utilisé pour la farine et les noix, sa particularité étant d'avoir la partie huilerie à l'étage. Il fonctionna jusqu’en 1927.
Il appartenait depuis longtemps à la famille Bouyer qui a préféré le vendre et le voir entretenu que le voir tomber en ruines. La maison d'habitation était celle des parents de Monsieur Bouyer, qui étaient cultivateurs. Ce moulin a connu plusieurs propriétaires britanniques sucessifs. Il est actuellement en réhabilitation.
Le moulin à vent – chez Pelleteau
XVIII et XIXème siècle : plusieurs moulins à vent étaient positionnés sur le coteau. La plaine de la Grand Vaux possédait de nombreux moulins à vent. Chaque meunier disposait de deux moulins, l’un à eau et l’autre à vent, ce dernier n’étant utilisé qu’en période de gel, de sécheresse ou de surcharge.
Les propriétaires de moulins sur St Maurice de Tavernole étaient donc des propriétaires aisés, qui possédaient plusieurs moulins, des terres, une ou plusieurs maisons. Gérard Cochefer note que leur situation leur donnait un certain statut, puisqu’ils signaient des actes officiels, mariage, naissance, décès. Les propriétaires se transmettaient les moulins par le jeu des alliances et des mariages entre familles de meuniers. Certaines familles apparaissent ainsi plusieurs fois pour des moulins différents.
Les moulins à vent sont souvent riches en inscriptions dans la pierre : dates, noms, dessins, croix, sigles compagnonniques… Il n’y a pas si longtemps (environ 60 ans) un impôt était perçu selon qu’un moulin possédait encore ses ailes ou pas. Ainsi beaucoup de propriétaires ont fait démonter les ailes de leurs moulins. Le seul moulin à vent qui subsiste sur la commune est celui dit Mori Betrand. Ne restent que sa tonnelle, sa toiture conique, une partie de son mécanisme. |